lundi 14 novembre 2011

La musique, l'Indispensable du cinéma

     La musique de film fait sa première apparition le 17 novembre 1908, jour de sortie du film l'Assassinat du duc de Guise, d'André Calmettes et Charles le Bargy. La musique de ce film fut composée par Camille Saint-Saëns, qui devient ainsi le premier compositeur de renom à composer une musique spécialement pour un film.
     Du simple pianiste dans la salle obscure aux bandes originales spécialement composées, la musique est très vite devenue une composante essentielle de la dramaturgie cinématographique.
     À l'aube du cinéma, le son n'existait pas. Cependant, la projection de film était souvent accompagnée par un piano ou même par un orchestre, pour des raisons multiples : couvrir le bruit du projecteur, rassurer les spectateurs dans le noir, distraire l'oreille (musique d'ammeublement), renforcer le découpage mais aussi le lien entre les différentes scènes du film, prolonger la tradition des spectacles "audiovisuels" antérieurs au cinéma muet (spectacles de cirque, de magie, ballet, lanterne magique...). Mais cet accompagnement renforçait aussi le rythme et l'émotion

   
     C'est ainsi qu'en 1909, les films Edison éditent Suggestion for Music, un catalogue dans lequel chaque action ou émotion est associée à une ou plusieurs mélodies extraites du répertoire classique. De même, Playing to Picture (W.T. George, 1912), Sam Fox Moving Picture Music Volumes (J.S. Zamacki, 1913), Motion Pictures Moods for Pianists and Organists : A Rapid-Reference Collection of Selected Pieces (Ernö Rapee, 1924) sont des ouvrages musicaux qui classent minutieusement les pièces classiques et les compositions originales. 
      Mais les musiciens jouant pendant la projection d'un film sont exposés à de nombreux problèmes : fluctuations dans la vitesse de déroulement des films, état des copies qui se détériorent très vite, etc. Ceci oblige les musiciens à achever, changer voire sauter précipitamment un morceau. La synchronisation entre le son et les images est un problème majeur au début du siècle.

     Dès 1903, le Français Lauste, puis l’Américain Lee de Forest tentent de rassembler musique et images sur un même support. C'est en 1923 que les premières démonstrations des Phonofilm de Lee de Forest émergent : l'industrie du cinéma ne réagit pas. En 1926, le procédé Vitaphone, qui enregistre le son sur un disque et le synchronise avec le projecteur est un triomphe, tout comme le célèbre film sonore Le Chanteur de jazz (1927) d'Alan Crosland qui impose par son succès le cinéma parlant. Cinéastes, producteurs et musiciens prennent conscience du rôle de la voix, des bruits et de la musique dans un film.


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